Le Rwanda s’impose progressivement comme une destination privilégiée pour les investisseurs internationaux. Parmi eux, l’entreprise de mobilité électrique BasiGo, qui prévoit de livrer 200 bus électriques au pays d’ici 2025, avec un investissement de 40 millions de dollars, selon ses dirigeants.

Cette initiative vise à rendre les rues du Rwanda plus propres et plus écologiques, tout en contribuant à un système de transport public durable et inclusif. Le 27 juillet 2023, le Rwanda Development Board (RDB) a annoncé que le Rwanda serait le deuxième marché africain de BasiGo après le Kenya, avec le lancement d’un projet pilote de quatre bus électriques.

« Suite au succès du projet pilote, BasiGo investira 20 millions de dollars pour déployer 100 bus électriques au Rwanda, puis un montant équivalent pour 100 autres bus », a déclaré Doreen Orishaba, directrice générale de BasiGo Rwanda, dans une interview accordée à The New Times.

Un climat propice aux investissements

Le projet de BasiGo n’est qu’un exemple parmi d’autres des investissements que le Rwanda a attirés en 2023. Selon le rapport annuel du RDB publié le 24 avril, le pays a enregistré 513 projets d’une valeur totale de 2,47 milliards de dollars (environ 3,1 trillions de francs rwandais), soit une augmentation de 50 % par rapport à 2022. Ces investissements devraient créer plus de 40 000 emplois au cours des cinq prochaines années.

Le gouvernement rwandais a également pris des engagements clairs pour réduire les émissions de gaz à effet de serre de 38 % d’ici 2030, conformément à l’Accord de Paris. En 2021, il a adopté l’une des politiques les plus favorables à la mobilité électrique en Afrique subsaharienne. Cela inclut des avantages tels que des exemptions de droits de douane, des tarifs préférentiels pour l’électricité industrielle, et un accès potentiel à des terrains publics pour l’installation de stations de recharge.

Impact économique et environnemental

L’investissement de BasiGo au Rwanda vise à réduire la dépendance du pays aux coûteuses importations de diesel. Les 200 bus électriques prévus remplaceront 42 millions de litres de diesel par 170 gigawattheures d’électricité produite localement, réduisant ainsi les coûts d’importation et l’empreinte carbone.

Des secteurs clés en pleine croissance

En 2023, les secteurs de l’immobilier, de la fabrication, et des arts, loisirs et divertissements ont été les plus attractifs pour les investisseurs, avec respectivement 350 millions, 300 millions et 270 millions de dollars d’investissements. D’autres secteurs, comme l’hôtellerie (223,6 millions de dollars) et l’agro-industrie (206 millions de dollars), ont également connu un essor significatif.

Le programme Manufacture and Build to Recover Program (MBRP), lancé en 2021, a joué un rôle clé dans cette croissance. Ce programme propose des incitations pour réduire les coûts de création d’entreprises dans les secteurs ciblés, favorisant ainsi la reprise économique post-Covid.

L’Inde et les Émirats arabes unis en tête des investisseurs étrangers

L’Inde et les Émirats arabes unis dominent les origines des investisseurs au Rwanda, grâce à des initiatives telles que l’Expo 2020 de Dubaï et des forums économiques bilatéraux. La connectivité aérienne assurée par RwandAir a également facilité les échanges commerciaux entre ces pays et le Rwanda.

Démystifier les idées reçues sur les véhicules électriques au Rwanda

Malgré les efforts du Rwanda pour promouvoir les transports écologiques, des idées reçues freinent encore l’adoption des véhicules électriques (VE). Voici les quatre principales idées fausses et leur réfutation :

  1. Les VE sont chers : En réalité, les coûts de fonctionnement d’un VE sont six fois inférieurs à ceux des véhicules thermiques. Grâce aux incitations fiscales du gouvernement, les coûts d’achat sont également réduits.

  2. Difficile de trouver des services pour VE : Des ateliers spécialisés, comme celui de Kabisa à Gasabo, sont déjà opérationnels. De plus, les VE nécessitent moins de maintenance que les véhicules thermiques.

  3. Les VE ne conviennent pas aux longs trajets : Des road trips réussis, comme celui de Kigali à Nairobi, prouvent le contraire. Certains modèles peuvent parcourir jusqu’à 520 kilomètres sur une seule charge.

  4. La recharge prend trop de temps : Avec des chargeurs rapides, une recharge complète peut prendre seulement 30 minutes. Kabisa installe actuellement des bornes de recharge dans tout le pays.

L’adoption des véhicules électriques au Rwanda, soutenue par des infrastructures croissantes et des politiques incitatives, promet un avenir plus propre et durable.