Il y a cinq ans, le Rwanda annonçait son ambition d’introduire des services de transport respectueux de l’environnement dans le cadre de ses efforts pour bâtir une économie bas carbone résiliente au climat. Depuis, le pays a intensifié ses initiatives, notamment la construction de villes vertes intelligentes et l’adoption de solutions numériques pour améliorer les services publics.
Cependant, c’est en avril de l’année dernière que le gouvernement a franchi une étape décisive en approuvant une stratégie nationale d’adaptation à la mobilité électrique.
Mesures incitatives pour la mobilité électrique au Rwanda
La stratégie inclut :
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Tarifs réduits pour l’électricité et équipement de recharge classés comme produits exonérés de TVA.
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Exonération des droits d'importation et de la taxe d’accise sur les pièces détachées, batteries et stations de recharge.
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Exonération de la retenue à la source de 5 % au niveau douanier.
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Mise à disposition de terrains gratuits pour les stations de recharge.
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Licences et autorisations gratuites pour les véhicules électriques commerciaux.
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Réduction de l’impôt sur les sociétés à 15 % et des exonérations fiscales pour les entreprises de fabrication et d’assemblage.
Un parc croissant de véhicules électriques
Un an après ces réformes, Kigali affiche une augmentation notable du parc de véhicules électriques, y compris des bus électriques en cours d’étude par le gouvernement pour réduire davantage les émissions de carbone. Dans la capitale, il n’est pas rare de croiser des véhicules électriques comme l’e-Golf de Volkswagen.
Récemment, OX Delivers, une start-up anglo-rwandaise, a introduit des camions électriques destinés à transporter les récoltes des agriculteurs vers les marchés, même sur des routes difficiles. Ces camions, conçus en 2016 par l’ancien ingénieur de Formule 1 Gordon Murray, visent à offrir des solutions de transport sans pollution dans les pays en développement.
Les perspectives et défis de la transition
Michelle DeFreese, responsable de la mobilité durable au Global Green Growth Institute, souligne le potentiel significatif de la mobilité électrique pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et améliorer la qualité de l’air. Cependant, elle met en avant des défis tels que :
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La mise en place d’un réseau fiable et accessible de bornes de recharge.
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La gestion sécurisée des batteries en fin de vie.
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La prévention de l’importation de modèles de véhicules thermiques de qualité inférieure avec la montée des interdictions à l’échelle mondiale.
Croissance et adoption progressive
Joshua Nshuti, responsable des innovations chez Victoria Motors Rwanda, note une croissance constante depuis l’introduction des incitatifs. Selon lui, le coût total de possession d’un véhicule électrique, incluant les frais d’entretien et d’exploitation, est bien inférieur à celui des véhicules thermiques.
De plus, pour répondre à l’anxiété liée à l’autonomie, plus de 200 bornes domestiques ont été installées dans des locaux commerciaux et résidentiels. Des véhicules comme le Mitsubishi PHEV, capables de "se recharger" en roulant et en seulement 15 à 25 minutes sur borne rapide, se révèlent particulièrement pratiques pour le marché rwandais.
Un avenir prometteur pour la mobilité électrique
En moins d’un an, plus de 130 unités électriques circulent sur les routes rwandaises. Malgré les défis économiques post-COVID, le segment des entreprises montre un intérêt croissant pour les solutions de mobilité durable.
Avec des mesures incitatives solides et une sensibilisation accrue, le Rwanda est en bonne voie pour devenir un leader régional dans la mobilité électrique, contribuant à une économie plus verte et durable.