À partir de janvier 2025, le Rwanda franchira une étape majeure dans sa stratégie de mobilité durable en interdisant l'enregistrement de nouvelles motos à essence pour le transport public à Kigali. Cette décision, annoncée par le ministre des Infrastructures, Jimmy Gasore, vise à encourager l'utilisation de motos électriques et à réduire les émissions de carbone dans la capitale rwandaise.
Un changement audacieux pour un transport plus propre
Le gouvernement rwandais a souligné que cette initiative s'inscrit dans un cadre plus large de promotion des solutions de transport écologiques. Selon M. Gasore, "Nous ne procéderons plus à l'enregistrement des motos à essence pour le transport public à Kigali. Seules les motos électriques seront considérées pour ce type d'utilisation." Cette mesure vise non seulement à remplacer progressivement les motos à essence, mais aussi à décourager leur importation pour le transport public.Les motos électriques offrent plusieurs avantages environnementaux. Comme l'a déclaré Juliet Kabera, directrice générale de l'Autorité rwandaise de gestion de l'environnement (REMA), "les motos électriques produisent zéro émission et sont économiquement avantageuses". Cela représente une avancée significative pour la qualité de l'air dans une ville où 20 % des trajets sont effectués par des taxis-motos alimentés par essence.
Avantages économiques et environnementaux
La transition vers les motos électriques est également motivée par des considérations économiques. Une étude récente a révélé que le Rwanda pourrait économiser jusqu'à 9 milliards de francs rwandais par an en réduisant sa dépendance aux importations de carburant. Actuellement, le pays dépense environ 23 milliards de francs rwandais en importations de carburant, un chiffre qui pourrait chuter à 14 milliards grâce à une utilisation accrue de l'électricité produite localement.De plus, cette initiative s'inscrit dans le cadre de la stratégie nationale du Rwanda visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 38 % d'ici 2030. En promouvant les véhicules électriques, le pays espère attirer des investissements verts et améliorer la durabilité du secteur des transports.
Préparation et infrastructures
Le gouvernement assure que cette transition se fera sans perturber les opérateurs actuels. Les motos à essence déjà enregistrées pourront continuer à fonctionner jusqu'à leur usure complète. Les acteurs du marché des motos électriques sont déjà présents, et Kigali dispose d'une infrastructure adéquate pour soutenir cette transition.Le programme d'e-mobilité du Rwanda, lancé en juin 2021 en partenariat avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a été conçu pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et améliorer la qualité de l'air. Dans ce cadre, un projet pilote a été mis en place pour convertir des motos à essence en modèles électriques, facilitant ainsi la transition pour les propriétaires.
Conclusion
La décision du Rwanda d'interdire l'enregistrement des motos à essence représente un tournant significatif vers un avenir plus durable et respectueux de l'environnement. En adoptant cette politique audacieuse, le pays non seulement améliore la qualité de vie urbaine mais se positionne également comme un leader régional dans la transition vers une mobilité électrique.