Volkswagen a franchi une nouvelle étape dans l'industrie automobile rwandaise en inaugurant sa nouvelle usine à Kigali. Mercredi dernier, la première voiture construite localement, une Polo, a quitté la chaîne de montage. Ce projet ambitieux s'inscrit dans la stratégie du géant allemand de l'automobile visant à répondre à la demande croissante de services de mobilité partagée dans la région.
Bien que le taux de motorisation au Rwanda soit relativement faible, Volkswagen entend non seulement vendre des véhicules mais aussi les intégrer dans un système de covoiturage similaire à Uber. Les utilisateurs pourront ainsi réserver des trajets directement depuis leur smartphone. Une partie de la production sera également exportée vers les pays voisins.
Volkswagen a déjà lancé un service de covoiturage communautaire principalement destiné aux entreprises de Kigali et prévoit de déployer un service de VTC plus tard cette année. Outre la Polo, l'usine assemblera également les modèles Passat, Tiguan, Amarok et Teramont. Les composants sont importés d'Afrique du Sud.
Cet investissement de 20 millions de dollars, qui créera jusqu'à 1 000 emplois, est un exemple bienvenu des investissements étrangers dans le pays. Le Rwanda, qui reçoit 1 milliard de dollars d'aide étrangère au développement, poursuit activement des réformes économiques favorables aux entreprises.
Le président Paul Kagame a souligné l'importance de cette étape pour le pays et le continent. Il a déclaré que l'Afrique ne doit pas être une décharge pour les voitures d'occasion ou autres biens usagés.
La plupart des voitures actuellement en circulation sont des importations d'occasion en provenance de pays comme le Japon. Malgré ses 12 millions d'habitants, le parc automobile du pays ne dépasse pas 200 000 véhicules particuliers depuis 1997, témoignant d'un faible taux de motorisation.
Cependant, Volkswagen, déjà implanté au Kenya voisin, entend capitaliser sur la croissance de la demande de mobilité partagée en Afrique subsaharienne. Thomas Schaefer, PDG de Volkswagen Afrique du Sud, envisage un marché automobile africain unifié connectant des pays comme le Kenya, le Rwanda, le Nigeria et l'Afrique du Sud. Cela créerait un marché massif de plus d'un milliard de consommateurs, réduisant ainsi le besoin d'exporter vers des régions comme l'Amérique ou l'Allemagne.
Les grandes entreprises de covoiturage mondiales comme Uber n'ont pas encore pénétré le marché rwandais, ce qui donne à Volkswagen un avantage significatif en lançant son service avant ses principaux concurrents